La conservation des récoltes assure la disponibilité des ressources alimentaires qui est l’un des facteurs clés de la sécurité alimentaire d’un pays. Malheureusement, la production agricole est généralement saisonière alors que les besoins des consommateurs s’étendent sur tout le long de l’année. Ainsi, la mise en place d’une politique phytosanitaire adéquate pour épargner les populations des risques de pénuries alimentaires pendant l’intersaison agricole est un impératif que les pays en développement doivent réaliser. Dans cette perspective, un accent particulier devrait être mis sur le contrôle des insectes déprédateurs des récoltes dans les stocks. Une des priorités de mes recherches est donc de réduire ces pertes quantitatives et qualitatives causées aux cultures et aux récoltes par des insectes et des rongeurs en cherchant le maillon faible dans leur biologie évolutive et intervenir grâce à des méthodes « douces » et peu coûteuses pour l’environnenement et la santé publique dans le contrôle de leurs populations. La recherche de méthodes de lutte non polluantes contre ces ravageurs conduit à étudier la structuration spatio-temporelle de ces bruches car s’il est indispensable, d’un point de vue théorique, de faire la distinction entre les structures observées et ce qui les crée, il est évident que d’un point de vue pratique, l’approche que l’on peut avoir d’une population doit passer nécessairement par une étude de ses structures. Il est donc essentiel de combiner des données morphométriques qui permettent de quantifier et de visualiser les différences et les ressemblances de formes, à des données moléculaires (utilisation de marqueurs génétiques plus variables et moins sujets à des variations associées à des adaptations locales).
La migration des populations d’une région à une autre n’est possible que si elles ont développé des aptitudes à survivre dans différentes zones agro-écologiques et surtout résister aux traitements insecticides. Ceci, nous permettra sans doute de mettre en évidence le couplage/découplage entre la part des contraintes internes (histoire évolutive) et externe (écologie). Délimiter dans l’espace les populations d’une espèce et évaluer le degré de connectivité entre elles, constituent des étapes essentielles à l’élaboration de scénarios de gestion qui puissent refléter la réalité du système et répondre aux besoins réels de gestion des populations. Lorsqu’on vise à mettre au point des plans de gestion des populations naturelles, il est primordial de délimiter de façon précise les populations du système étudié dans l’espace et dans le temps, ainsi que d’évaluer le degré de connectivité (i.e. flux génique) entre elles. En effet, les individus d’une espèce sont souvent regroupés naturellement en populations locales soumises à des processus évolutifs différents (sélection naturelle, mutation, dérive et migration) et de différentes intensités, ce qui engendre des compositions génétiques distinctes pour chacun des groupes. L’existence de populations plus ou moins isolées spatialement et indépendantes au niveau de la reproduction, doit être considérée comme dans les scénarios de gestion afin d’éviter la perte de bagages génétiques locaux permettant l’adaptation à des conditions spécifiques. Il est également important de tenir compte du fait que plusieurs populations génétiquement distinctes peuvent être plus ou moins connectées entre elles par le mouvement des individus et ainsi former une métapopulation, au sein de laquelle chacune des populations est influencée par les autres. Les interactions doivent être interprétées à la fois dans leur cadre écologique à un instant donné, et comme le résultat d’une évolution passée entre les espèces impliquées (co-évolution).
Une caractéristique commune est la prise en compte de l’hétérogénéité spatio-temporelle des habitats, parce que celle-ci joue un rôle majeur en modulant les pressions de sélection et contraintes.
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